50ème chronique Pour une Europe Fédérale

La France est belle. Mais la France est petite. De plus en plus petite …

Sixième puissance mondiale aujourd’hui avec son PIB à 2200 milliards de dollars, elle était en quatrième position en 1980 juste derrière l’Allemagne et sera sans doute exclue du G8 en 2030 dépassée par l’Inde et le Brésil. Alors restons modestes et lucides. Notre puissance économique désormais moyenne rend notre participation à l’Europe inéluctable dans les luttes économiques et politiques avec les géants que sont les Etats-Unis, la Chine, le Japon ou la Russie, …

D’autant plus que l’arrivée de Trump aux Etats-Unis, avec son désengagement de l’OTAN, les tensions avec la Russie et les guerres au Moyen-Orient avec la Syrie et Daech, nécessitent une relance de l’Europe de la Défense aujourd’hui quasi-inexistante. De façon à compter enfin dans la recherche de solutions pacifiques entre les Etats en tension, à lutter à la fois contre Bachar el Assad, qui a opprimé son peuple, et contre un Daech destructeur qui s’abreuve à l’insatisfaction de populations opprimées., à rechercher enfin une solution au conflit israelo-palestinien,…

Comment peut-on chercher à lutter contre la surenchère fiscale et sociale de nos concurrents économiques sans une Europe forte capable avec un Parlement et un Budget propres d’imposer des règles communes ? A contrario, une Europe des Nations molle est destinée à dégrader ses conditions de vie pour résister à une concurrence de plus en plus exacerbée. Il faut profiter du départ des anglais, largement responsables d’une Europe réduite à un grand marche intérieur dans une concurrence généralisée anglo-saxonne, pour redéfinir les objectifs européens en matière de politique sociale, écologique et énergétique.

Rappelons que la France exporte et importe plus du quart de sa richesse avec le reste du Monde dont près de 60% avec la seule Union Européenne. Complétement intriquée dans ce commerce privilégié avec ses partenaires européens, comment la France pourrait-elle un jour revenir en arrière ? Quelles conséquences pour son niveau de vie ?   Le PIB de la France a augmenté de 600 milliards d’euros depuis la création de l’euro (source Wikipedia) soit une hausse de 40%, rendant caduque l’argument selon lequel l’euro aurait eu des conséquences négatives sur la croissance (et ceci malgré la crise de 2008).

Le problème de l’emploi (et donc du chômage) n’a rien à voir avec l’Europe, puisqu’il est étroitement lié à l’accroissement très important de la productivité, laquelle n’a pas été assez rapidement compensée par une baisse de la durée du travail (1). Là aussi c’est une problématique européenne autant que nationale qu’il faudra bien un jour résoudre ! L’emploi est aussi lié à la capacité de la France de produire mieux dans la concurrence internationale avec des produits de plus haute valeur ajoutée, ce qui suppose une dynamique industrielle qui n’a rien à voir avec le coût de la main d’œuvre mais seulement avec une meilleure valorisation du savoir-faire français et de la coopération européenne.

Il ne sert pas à grand-chose de regretter le temps de la puissance de la France d’antan. Il faut plutôt s’attacher à créer les conditions pour que la concurrence qui est désormais inévitablement internationale, se réalise dans les conditions les meilleures pour l’ensemble des populations. En militant avec force et conviction pour une Europe fédérale sociale et écologique !

Avec un peu bon sens, bon sang !

FEMERAC

  • Si on produisait 100 avec 10 de main d’œuvre, c’est-à-dire avec une productivité de 10, et si on produit désormais 100 avec 5 de main d’œuvre avec une productivité de 20, on a divisé l’emploi par 2. Si on veut maintenir l’emploi il faut diviser la durée du travail par 2. CQFD

 

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