Si j’étais un vrai président – deuxième épisode : le revenu universel

Dix-huitième chronique – 13 Août 2015

Si j’étais un vrai président, j’éradiquerai la pauvreté en quelques années. Comment ?

En instaurant le revenu universel.

Ce concept est classique : on parle d’impôt négatif, de revenu social minimum,… Mais que l’on soit de droite ou de gauche, pour peu qu’on soit un peu humaniste, l’idée que chacun reçoive un revenu, indépendamment de sa situation sociale ou matrimoniale, est dans nos sociétés modernes et riches assez partagée. Bien sûr il existe encore quelques arriérés qui considèrent qu’il est hors de question d’encourager le vice et la paresse en versant des sommes indues à des individus qui ne travaillent pas : laissons-les pérorer.

Quelle est la proposition ? Elle est extrêmement simple : le Trésor Public verse chaque mois la somme de 1000 euros à toute personne adulte et la somme de 500 euros à tout enfant de moins de 18 ans. Ce revenu universel versé sans aucune formalité représente pour le Trésor Public la somme d’environ 590 milliards soit une fois et demie le budget de l’Etat ! … Femerac est devenu fou !

Pas du tout ! Car

  • Le revenu universel se substitue à toutes les allocations familiales (soit environ 70 milliards d’euros avec les coûts de gestion des CAF).
  • On supprime le quotient familial (économie : 37 milliards d’euros).
  • Chaque adulte paye des impôts dès que le premier euro gagné au-delà du revenu universel (ce qui fait rentrer plus de 10 millions de ménages dans le système d’imposition sur le revenu).
  • on adapte les tranches et les taux d’imposition pour équilibrer le système sur toutes les sommes gagnées, y compris le revenu universel (ce qui revient en fait à faire rembourser le revenu universel par les impôts pour 80 % des ménages, lesquels n’en avaient pas besoin(1)). Chaque adulte fait une déclaration d’impôts et le système est neutre quelle que soit la situation matrimoniale et le nombre d’enfants rattachés.

Ainsi on a éradiqué la pauvreté (car le seuil de pauvreté pour un adulte seul est de l’ordre de 1000 euros), on a supprimé toutes les démarches administratives pénibles et inquisitoriales sur les aides sociales et tous les effets de seuil ; tout en conservant une forte incitation au travail car tout euro gagné est certes imposé mais est conservé(2). On résout au passage le problème du revenu étudiant et on arrête de mettre en oeuvre une soi-disant politique favorisant les naissances qui n’est en réalité qu’une redistribution à l’envers (par le quotient familial). Avec un système financièrement équilibré, grâce en fait à la suppression du quotient familial et à la soumission à l’impôt du revenu universel (ce qui équivaudrait dans le système actuel à soumettre toutes les allocations familiales à l’impôt), tout le monde est gagnant sauf les ménages les plus riches avec enfants. Too bad ! Sans intégrer les économies liées à la formidable baisse de morbidité qu’engendrera l’existence de ce revenu éminemment sécurisant.

Et c’est facile à mettre en œuvre dès demain matin. Un peu de bon sens, bon sang !

(1) le fait de distribuer le revenu universel à tout le monde, quitte à le reprendre sous forme d’impôts permet d’éviter tous les effets de seuil.

(2) Ce qui n’est évidemment pas le cas aujourd’hui où l’euro supplémentaire gagné en travaillant entraine souvent la diminution (voire la suppression) d’une aide.

 

FEMERAC