Bien sûr, …des fascistes en puissance ! 2 avril 15

Lors des élections départementales « nouvelle formule », les français (en dehors des parisiens) ont voté pour un couple homme-femme politique dont on se demande bien comment ils vont travailler ensemble et surtout dans quel cadre futur tant l’avenir des départements est incertain dans sa forme (combien  de temps les départements vont-ils continuer à exister ?) et sur le fond (quelles seront les futures prérogatives des assemblées départementales ?).

Mais ceci, qui est cocasse, n’est pas le plus important.

Car les français se sont mobilisés pour voter davantage pour des partis que pour des individus (sauf pour les personnalités les plus en vue et encore). Tant il est toujours vrai que les élections intermédiaires entre deux présidentielles sont un test de satisfaction (et plus souvent de mécontentement) pour le gouvernement en place. Or le résultat est clair : faute d’une véritable vision politique mobilisatrice, la gauche au pouvoir a été sanctionnée puisqu’au premier tour, le PS et ses alliés y compris les verts (qui sombrent !) n’ont obtenu que 24 % des suffrages exprimés. La gauche Mélenchoniste qui n’a toujours qu’une faible crédibilité tant son discours parfois pertinent est trop critique, trop confus et surtout trop global (j’y reviendrai un autre jour) reste à un niveau médiocre : 6%. Le Modem n’existe plus et la droite réunie (sarkoziste ? sans doute pas !) attire à peine de 30 % d’électeurs  soit le score assez médiocre de son leader au premier tour de la dernière présidentielle.

Non, le résultat le plus inquiétant, même s’il était annoncé encore plus important , c’est que 25 % des français ont voté pour les forces brunes au premier tour et un français sur trois lors du second tour lorsqu’ils étaient concernés. Je dis bien des français car le discours consistant à dire que le FN ne réunit  qu’un quart de 50 % de votants exprimés soit « seulement » un huitième de la population  est une manipulation mentale de commentateurs irresponsables enfouissant tels des autruches leur tête dans le sable. On peut en effet considérer d’un point de vue statistique que l’expression de plusieurs millions de français est représentative de l’ensemble et donc que l’on peut appliquer les taux obtenus à toute la population. Sauf s’il était démontré que les abstentionnistes appartiennent à des catégories à part mal représentées dans les votants (Catégories Socio-Professionnelles, niveau d’éducation,….). Or les sondages Ipsos réalisés en 2014 montrent que ce n’est pas le cas et qu’il est même possible que le FN soit davantage  représenté dans les abstentionnistes que parmi les votants.

Donc un français sur quatre est en puissance fascisant . Je pèse mes mots. Dans les années 1930 les allemands, au coeur d’une crise économique grave et devant payer un lourd tribut financier aux vainqueurs de la guerre (ceci est un sujet à part entière), ont voté pour Hitler ; et les forces économiques et politiques de l’époque (cf les Ecrits sur l’Allemagne 1932-33 de Simone Weill) ont de fait laissé ce dernier devenir chancelier, le trouvant sans charisme et facilement manipulable !!!  80 ans après, l’histoire semble se répéter : on laisse Marine la brune exacerber sous un masque démocratique, que n’a jamais porté son père plus honnête dans l’ignominie, les tendances xénophobes, racistes et haineuses des esprits faibles de la Nation. N’oublions jamais que les allemands occupants étaient eux-mêmes étonnés, voire écoeurés, pendant la seconde guerre mondiale, par les dénonciations incessantes de nombreux français à l’encontre de leurs voisins. Un français qui vote FN est totalement responsable de la montée en puissance de ces forces brunes et il n’est pas possible d’affirmer que ces votes ne sont que l’expression d’un mécontentement passager. D’une part parce qu’il est méprisant pour la démocratie où le vote de l’idiot du village a le même poids que celui du professeur au Collège de France et c’est normal, de considérer que le vote de tout français  est moins important ou moins significatif ou moins responsable qu’un autre ; on peut sociologiquement commenter mais on a le devoir de respecter les votes.  D’autre part on peut expliquer ce vote par les égarements du gouvernement et la déception qu’il provoque  dans les couches populaires qui font face au chômage et à des fins de mois difficiles ainsi que l’absence d’alternative crédible de la droite républicaine, mais ceci ne peut en aucune façon justifier le vote pour l’extrême droite.

Le premier ministre a donc raison de combattre le FN en tant que tel, même s’il le fait pour de mauvaises raisons (électorales) et même s’il  est coresponsable de sa montée en puissance. Mais il est très décevant (et très dangereux pour l’avenir) que les forces intellectuelles vives de la Nation ne se soient guère mobilisées dans ce combat contre le fascisme naissant. On voit seulement Beate et Serge Klasfeld (qui s’y connaissent en fascisme (cf leurs Mémoires qui viennent de paraitre) s’exprimer durement dans le Nouvel Obs, mais pas d’appels ou de pétitions aux illustres signatures, ni défilés massifs comme en 2002. Grave je vous dis.

Ne dépendant d’aucun organisme, d’aucun lobby, d’aucune puissance financière, FEMERAC est totalement libre de sa parole. Humaniste et pessimiste joyeux, il a l’intention de prendre le contre-pied des discours pseudo complexes, incompréhensibles et manipulateurs largement répandus en utilisant une expression directe sans langue de bois. Il commentera ainsi au fil du temps les grandes problématiques économiques et politiques en insistant, sans prétention mais avec rigueur, sur les véritables enjeux et les possibles solutions.