La médecine libérale…efficace ? Bof !

Voir les médecins revendiquer de ne pas se voir appliquer le tiers payant alors qu’ils sont finalement rémunérés par le système de sécurité social est quelque peu révoltant.

Il est vrai que le système en question aime la complexité bureaucratique : paiement du médecin généraliste par le patient, carte vitale, remboursement par la Sécurité Sociale et les mutuelles ou non-remboursement ou remboursement partiel avec médecin traitant officiel et parcours coordonné, achat des médicaments en pharmacie, carte vitale, attestation de mutuelle, remboursement ou non avec participation forfaitaire … Et pour les dentistes ou d’autres spécialistes, c’est pire et c’est plus ou moins bien remboursé…

N’est-il pas temps de revoir tout cela et de le simplifier.

L’idée est venue à des esprits brillants de remplacer tout cela par un système entièrement libéral comme aux Etats-Unis. C’est tout autant bureaucratique, moins juste …mais est-ce plus efficace ? Eh bien non ! Comparons (je reprends ici les chiffres de l’OCDE indiqués dans le dossier santé d’Alternatives Economiques d’avril 2015) :

Indicateurs / Pays   Etats-Unis France Espagne Japon
Espérance de vie à la H 76,4 78,2 78,8 80,0
naissance ( années ) F 81,2 85,1 85,1 86,9
Mortalité infantile (en °/°°)   6 3 3 2
Dépenses de santé (en % du PIB)   16,9 11,6 9,4 10,3

Même si ces chiffres ne sont que partiellement représentatifs de l’efficacité et de la qualité du système de santé (il faudrait analyser et comparer l’ensemble de la morbidité), ils en donnent tout de même des indications assez pertinentes :

  • Le système libéral américain est de loin le plus inefficace, alors exit !
  • Le système japonais, un peu identique au système français mais avec une politique de prévention plus développée, est plus efficace (1,3 point de PIB représente en France 26 milliards d’euros, de quoi largement combler le trou de la sécu !).
  • Le système espagnol semble le plus efficace. Or ce système est fondé sur des centres de santé publics avec des équipes pluridisciplinaires de soins de base (médecins de famille, infirmiers, pédiatres, dentistes,…). Les spécialistes n’exercent qu’à l’hôpital. Les patients ne payent rien. Les médecins sont salariés mais peuvent être rémunérés à la performance. Intéressant, non ?

Bien sûr il faut être rigoureux dans la gestion, mais on ne changera pas vraiment l’efficacité du système de santé en rabotant ici ou là les remboursements ou les dépenses de l’hôpital, rabotage qui engendre  une limitation de l’accès aux soins d’une partie grandissante de la population. Si l’on veut vraiment s’adapter efficacement  à l’inévitable croissance des dépenses de santé, il faudra sans tarder revoir la notion actuelle de médecine libérale qui, en France, n’en a que le nom (et qui s’est d’ailleurs débarrassée des contraintes de l’urgence, cool !). Et organiser la santé  autour d’une médecine gratuite et plus préventive, organisée localement autour de centres de santé et d’hôpitaux performants et de qualité. Et c’est moins cher et pas très compliqué à mettre en œuvre !

Bon sang, mais c’est du bon sens !

FEMERAC

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Le cirque… des forces brunes

Quels acteurs, quel scénario ! Bravo les artistes. Ils ont fait la une des médias pendant plus d’une semaine. Dans la famille Le Pen, qui devrait gagner plusieurs César lors de la prochaine cérémonie, le père, très méchant (ouh le vilain !), la fille, très gentille (elle crie au méchant loup), la petite fille, très candide et très généreuse (je vais aider ma famille à s’en sortir). Encore bravo ! Le processus de dédiabolisation est bien avancé. Même Jean Daniel dans son dernier édito du Nouvel Obs s’y est laissé prendre (vous vous rendez compte : la pauvre petite Marine ne supportait pas à l’école quand elle était petite d’entendre les autres traiter son père de fasciste ! elle en a été traumatisée). Peuchère ! On a connu Jean Daniel, dont j’apprécie souvent les analyses, plus pertinent.

Mais oui tout cela c’est de la comédie (les guignols de Canal l’ont bien compris !). Jean-Marie Le Pen n’est même pas sanctionné comme annoncé, il a simplement laissé sa place à la tête de la liste PACA des futures régionales à Marion Maréchal –Le Pen. Ce qui était déjà prévu car le pauvre Le Pen à 87 ans serait bien en peine de continuer à jouer un rôle politique actif. Manipulation !

Les forces brunes sont très habiles. Ne les laissons pas nous envahir.

FEMERAC

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Si j’étais un vrai président – premier épisode

Le nivellement progressif et par le haut du coût du travail et du capital en Europe.

J’ai déjà exprimé le point de vue que François Hollande était un mauvais stratège. Je vais essayer de le prouver par l’absurde en montrant, au travers de plusieurs articles consacrés à ce thème, que quelques mesures structurantes, mais faciles à prendre, seraient à même de résoudre de nombreux problèmes économiques.

Aujourd’hui l’Europe, pour donner un cadre à l’action.

L’Union Européenne (UE), composée de 28 membres depuis l’arrivée de la Croatie le 1er juillet 2013, est un patchwork en matière de normes sociales et d’imposition :

  • Le salaire mensuel moyen brut varie de 1 à 4-5 entre d’un côté la Bulgarie et la Roumanie et de l’autre les Pays-Bas ou le Luxembourg (cf Eurostat). Les salaires horaires minimaux varient sur une plage encore plus large.
  • Le taux d’impôt sur les bénéfices varie de 1 à 3 entre d’un côté la Bulgarie et l’Irlande et de l’autre l’Allemagne, la Belgique, la France et Malte.
  • Le taux d’impôt maximal sur les revenus varie de 1 à 3-4 entre les pays de l’Est et les pays du Nord de l’UE.

Pour la zone euro qui regroupe 19 des 28 pays, les écarts sont moindres mais restent significatifs (et entre les 9 autres pays et la zone euro, les différences de taux de change ne pallient pas les écarts).

Ces disparités ont pour effet de distordre la concurrence entre les pays de l’Union où la circulation des marchandises et du capital est libre et celle des hommes très facile (cf l’histoire bien connue du plombier polonais). Cela induit des comportements de délocalisation, des optimisations fiscales et surtout une pression à la baisse des salaires et des couvertures sociales qui n’ont aucune justification économique.

Si j’étais un vrai président, avec une vision stratégique, et si j’étais un peu courageux, j’irai voir Madame Merkel et Monsieur Renzi et leur proposerait d’adopter un mécanisme de convergence vers le haut ,en 5 ou 10 ans, du salaire minimum, du taux d’imposition sur les sociétés et du taux maximal d’impôt sur les revenus ? Cette convergence qui permettra aux pays de l’Union de retrouver des marges de manœuvre budgétaires, d’effacer progressivement les dettes publiques et d’éviter ces inutiles distorsions de concurrence créera progressivement (et rapidement) une zone dynamisée par la hausse des plus bas salaires et où la compétitivité des entreprises  se fonderait non plus sur des écarts de salaire ou d’avantages sociaux mais sur la créativité et l’efficacité des hommes. Cette zone où, il ne faut jamais l’oublier, se réalisent les deux tiers des échanges extérieurs des pays qui composent l’Union, le taux d’ouverture de l’Europe au reste du monde étant seulement d’un tiers. Cela relativise les effets de délocalisations vers l’Asie notamment, même si cela suppose que toute société non européenne qui travaille sur le marché européen soit imposée sur les résultats de ce marché au taux.européen. La production devenue plus chère en Europe (beaucoup d’entreprises ont délocalisé dans les pays de l’Europe où les salaires sont les plus faibles) peut certes inciter à la délocalisation hors Europe mais il sera plus facile qu’aujourd’hui,dès lors que  l’Europe est une instance économique aux coûts homogénéisés, de mettre progressivement en oeuvre  des taxes à l’importation (qui existent déjà) qui permettront de limiter ce phénomène. Taxes qui inciteront d’ailleurs les autres pays à imiter l’Europe.

Bon sang mais c’est du bon sens. Et en plus c’est très facile.  Et qui peut vraiment s’opposer à une telle mesure qui profite à tous. Pourquoi personne ne le met sur la table de la commission. Mystère ?

A suivre.

FEMERAC

 

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Hollande réélu en 2017… 06 avril 2015

J’ai parié une caisse de bouteilles de champagne que François Hollande serait réélu en 2017. Je vais gagner mon pari. Voici pourquoi.

François hollande est un homme très intelligent. Mais il met son intelligence au service du court terme. C’est un excellent tacticien mais un mauvais stratège. Ou pour être plus précis : c’est un non-stratège. Le long terme ne l’intéresse pas. Dès son élection en 2012, il a pensé à sa réélection : c’est cela seul qui l’intéresse et qui l’amuse. Seul compte le pouvoir et sa capacité d’influence sur les personnes. C’est sa personnalité. Depuis trois ans je me demande pourquoi il ne fait rien de structurant pour montrer qu’il est un peu de gauche. Car on peut en faire des choses (ce sera l’objet de mes prochaines rubriques : il faut bien faire un peu de teasing !). Mais j’ai enfin compris : ce n’est pas son problème. Il se moque complètement de l’avenir de la France et du bien-être du peuple de France, même s’il a toutes les cartes en main. Seul le quotidien l’intéresse. Carpe diem et le reste…

Mais alors me direz-vous, il est fichu, sa côte est au plus bas, il ne sera jamais réélu, Manuel Valls prendra sa place comme candidat en 2017 et basta… Que nenni. Intelligent et grand tacticien je vous dis. Car que va-t-il se passer ? C’est très simple :

  • Nicolas Sarkozy sera le candidat de la droite à la présidentielle, désigné par le peuple de droite. Car il est habile et tuera tous ses concurrents.
  • Marine Le Pen sera évidemment candidate pour le FN.
  • François Hollande sera le candidat du Parti Socialiste car il n’y aura pas de primaires à gauche. On n’a jamais vu un président sortant se soumettre à un tel exercice qui ne pourrait que nuire à ce parti.

Et ensuite ?

Les français n’aiment pas Nicolas Sarkozy, sa côte n’est guère meilleure que celle de François Hollande, et pour cause : tout ce qu’il reproche aujourd’hui à la gauche de ne pas faire, il ne l’a pas fait lui-même. Il n’a aucune idée nouvelle et il n’a même plus l’enthousiasme de 2007. Il sera troisième au premier tour de l’élection. Certes pas loin, mais troisième. Alain Juppé aurait été au second tour, mais Alain Juppé ne passera pas les primaires, tant pis pour la droite…

François Hollande, un peu aidé par une reprise molle mais réelle de l’économie en 2016 avec une petite diminution du chômage, sans aucun lien avec son action, et soutenu par la gauche qui hait Sarkozy et le FN, devancera l’ancien président d’un ou deux points au premier tour. Ce sera suffisant pour être au second.

Marine Le Pen, soutenue par les forces brunes, sera au second tour, en tête ou pas au premier tour, peu importe.

Dès lors le match est joué. Comme Chirac en 2002, qui n’aurait jamais dû être élu, François Hollande sera réélu.  Avec seulement  56-58 % des voix ;  Chirac avait fait  82% !.

Je vais gagner mon pari. Pauvre France.

Femerac