34ème chronique Hollande pas mort….

Cette chronique aurait pu s’intituler : « Au secours ! La droite revient ! … »  C’eût été trop facile ? Et pourtant : que nous propose donc la kyrielle de candidats à la primaire de la droite ?

Dans le programme du donné favori, Alain Juppé, l’imagination prend une grande place, qu’on en juge : économiser 85 à 100 milliards de dépenses publiques sur 5 ans en supprimant 300 000 fonctionnaires (ce qui fait au mieux 5 à 6 milliards par an, et le reste, il supprime quoi ? mystère), reculer l’âge de la retraite à 65 ans et revenir aux 35 heures. Comme on l’a déjà souligné dans ces chroniques à maintes reprises, ces deux dernières mesures ont pour effet mécanique une hausse du chômage. D’autant plus que la réduction des dépenses publiques a en effet dépressif sur la demande adressée aux entreprises.  Pas de vision en effet sur la demande qui freine aujourd’hui la croissance (sauf une réduction des impôts de 25 milliards, la suppression de l’ISF et l’allègement de l’impôt sur les dividendes et les plus-values, mesures qui profiteront aux plus riches et donc à leur épargne sans beaucoup d’effets sur la consommation), ni sur l’offre des entreprises (rien sur la formation, l’incitation à l’investissement, la promotion des start- up et de l’innovation, la R&D,… par exemple). Bref un programme libéral ultra-classique sans ambition.

Bruno Lemaire et François Fillon en rajoutent dans la surenchère ultralibérale puisque le premier veut supprimer un million d’emplois de fonctionnaires en 10 ans (il pense être élu en 2017 et réélu en 2022 !) et le second veut instaurer une taxe forfaitaire modérée (faible ?) sur tous les revenus du capital ainsi que donner à l’Etat (dont il sera à la tête) la possibilité de limiter les impôts locaux !

Last but not least, Nicolas Sarkozy, l’homme qui confirme qu’il est sans idées et sans courage, veut faire des tas de choses qu’il n’a pas eu le temps de faire en tant que président (dit-il !), en gros les mêmes que Juppé et en plus supprimer le statut des fonctionnaires. Rappelons qu’il a augmenté la dette de la France de 600 milliards d’euros en 5 ans et qu’il a laissé en 2012 une situation extrêmement dégradée qui n’est pas entièrement imputable à la crise de 2008.

Rien sur l’environnement sauf autoriser le gaz de schiste et relancer le nucléaire !

Bien sûr qu’il faut améliorer le fonctionnement de l’Etat et sa productivité, et du coup le désendetter, mais en travaillant avec les fonctionnaires, en les rendant davantage responsables, en supprimant les hiérarchies inutiles, en demandant aux élus des comptes sur leur gestion, … et pas à coups de serpe dont les effets seront forcément une dégradation du service public. Rappelons aussi qu’en France, le modèle social que veut remettre en cause toute la droite, a permis d’amortir les crises (ce qu’on appelle en économie les stabilisateurs automatiques), ce que Hollande s’est bien gardé de remettre en cause.

Conséquences de ces programmes : une poussée encore plus forte de l’extrême-droite. Bravo !

Du coup Femerac persiste et signe (cf la première chronique) : François Hollande sera réélu en 2017. Non pas parce qu’il est un bon président, on a assez souligné ici son manque de vision et d’initiatives, mais parce que c’est le moins mauvais candidat face à Le Pen. Juppé favori ne remportera pas la primaire car la droite va continuer à soutenir l’habile Sarkozy, dont la France ne veut surtout plus. A gauche, Mélenchon et Montebourg plafonnent car ils ne sont pas crédibles (rappelons que les français en majorité votent et continueront à voter au centre droit ou centre gauche). Macron est un leurre médiatique, coincé entre le social libéralisme de Hollande et le libéralisme tout court de Juppé. Et les verts ont disparu de l’échiquier politique.

De plus, comme annoncé dans la première chronique il y a plus d’un an, Hollande bénéficiera d’un renouveau faible de la croissance et donc enfin d’une petite diminution du chômage, ce qui le remontera dans les sondages.

Bof !!!      Femerac président ?

Avec un peu de bon sens, bon sang !

FEMERAC