51ème chronique Le pire est évité mais pour quel avenir ?

On l’a échappé belle. Exit la candidate des esprits faibles qui heureusement sont encore loin d’être majoritaires en France (Le Pen qui dépasse historiquement les 10 millions de voix ne réunit finalement au 2ème tour « que » 22 % des inscrits). Pour autant le nouveau président, qui a su profiter de circonstances exceptionnellement favorables en jouant habilement de la bêtise de la classe politique en place (Fillon pris la main dans le sac, le PS rempli de traitres et d’opportunistes, Mélenchon trop sûr de lui), n’a guère suscité l’enthousiasme. Comment justifier en effet le titre du Monde du mardi 9 mai « le triomphe de Macron », quand ce candidat a réuni 24 % des voix au 1er tour (18 % des inscrits !), alors même que beaucoup de votes dits « utiles » (utiles à quoi au juste ?) s’étaient déjà reportés sur lui, et qu’au deuxième tour il ne réunit qu’à peine 45 % des inscrits alors même que la moitié d’entre eux ont voté non pas pour lui mais contre Le Pen. Victoire qui n’est guère glorieuse en vérité !

La question est maintenant de savoir si ce jeune technocrate, qui a brulé toutes les étapes, va enfin régler les grands problèmes de la société française. Que nenni a priori tant son programme (que nous avons analysé en détail, ce qui doit être rare car aucune personne sollicitée par nos soins n’en avait la moindre idée !), constitué de mesurettes, est inexistant dans la lutte contre le chômage, la pauvreté, le pouvoir d’achat des ménages et l’évolution de la démocratie dans la ville et l’entreprise (cf nos chroniques précédentes). Et ne parlons pas de l’écologie ! Sauf à vouloir accélérer la mise en œuvre de mesures cherchant encore à fluidifier le marché du travail, dont on sait qu’elles sont non seulement inefficaces mais dangereuses car augmentant la précarité des salariés. Et sur l’Europe : renforcer l’axe franco-allemand, certes, mais pour quelle finalité ? Et sur les migrants, accueil pas accueil ?

On peut peut-être lui faire crédit de sa capacité à transformer enfin la grande créativité de nos jeunes start-ups, qui aujourd’hui s’exilent, en véritables entreprises de création de richesses. Ce qui pourrait augmenter la croissance de quelques pour cents et l’emploi de quelques dizaines de milliers. Ce serait efficace mais largement insuffisant.

Alors une nouvelle présidence pour rien, comme les précédentes ? Attention car la belle, très futée et très dangereuse Marion Maréchal-Le Pen de la 3ème génération est à l’affût !

Mais quand les politiques (et la plupart des français manipulés par le discours inconsistants des médias) seront-ils capables de comprendre que la très forte productivité des français (une des plus élevées du monde : cf The Economist, référence libérale anglo saxonne, de fin mars 2017), ne peut se traduire que par des pertes d’emploi même si le taux de croissance augmente, et que le chômage qui s’ensuit mécaniquement ne peut se résoudre que par un partage de plus en plus important du temps de travail, comme d’ailleurs c’est le cas aux Etats-Unis ou en Allemagne mais sous la forme d’un temps partiel non choisi (des femmes notamment) et peu rémunérateur. Ou encore qu’il suffit de trouver 35 milliards supplémentaires (c’est tout à fait réalisable !) à ajouter aux 100 milliards déjà distribués pour constituer un revenu universel digne de ce nom (pauvre Hamon qui a mangé son chapeau !) se substituant à toutes les autres aides sociales (hors chômage et santé) qui vaincra enfin la pauvreté et la précarité (cf notre article dans le Monde.fr). Amenant ainsi la France au niveau des peuples solidaires et heureux de leur sort.

Alors président Macron un peu d’audace et…avec un peu bon sens, bon sang !

FEMERAC

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