33ème chronique Les cinq propositions de Nouvelle Donne (2)

Les deux mesures suivantes (cf la chronique précédente) préconisées par  Pierre Larrouturou et Nouvelle Donne pour enrayer l’hémorragie du chômage en France sont des mesures de relance de l’activité :

La première propose d’investir massivement dans les logements : c’est une promesse de tous les candidats à toutes les élections. François Hollande promettait, en 2012,  2,5 millions de logements sur 5 ans, soit 500 000 par an. On en est péniblement à 350 000.  Larrouturou propose 800 000 logements annuels, qui créeraient près de 300 000 emplois supplémentaires et permettraient une détente du marché du logement et donc une baisse des loyers (et passer de 12,4 euros/M2 à 8,4 comme en Allemagne), avec une économie moyenne de 280 euros par mois, augmentant ainsi le pouvoir d’achat. Cela aurait aussi pour effet de diminuer dans les mêmes proportions la valeur des logements ce que Larrouturou ne dit pas. 

Comment financer : en utilisant, comme c’est le cas aux Pays-Bas,  les 37 milliards du FRR, le fonds de réserve des retraites, placées aujourd’hui sur les marchés financiers (risqués !) et dont les intérêts doivent financer une partie des retraites à partir de 2020.

On se demande en effet pourquoi un fonds public de placement n’est pas sollicité pour agir sur l’économie réelle. Comme le font la Caisse des dépôts (qui pourrait peut-être faire mieux) ou la Banque publique d’investissement (excellent promesse tenue par le président pour financer les entreprises).

Mais il ne suffit pas de décréter de financer la construction de 800 000 logements. Encore faut-il qu’il y ait une demande solvable (soit privée soit publique pour les logements sociaux) qui n’émerge pas spontanément, sinon le problème ne se poserait pas.  L’Espagne (et la Chine et bien d’autres) regorge de logements vides.  Il faut donc aller plus loin que la bonne mesure préconisée par Nouvelle Donne et créer une dynamique entre promoteurs, clients potentiels, mairies (pour les sols) et financeurs. Vaste programme pas simple, qui explique sans doute pourquoi cette promesse n’est jamais tenue !

La seconde propose d’investir 1000 milliards pour sauver le climat. Au niveau européen s’entend. Ce qui représenterait 40 milliards pour la France. Il s’agirait d’utiliser les 50 milliards mensuels de liquidités fournies depuis janvier 2015 par la Banque Centrale Européenne (BCE) aux banques en contrepartie du rachat d’actifs (c’est ce qu’on appelle en jargon monétaire le Quantitative Easing et qui est de fait une création de monnaie ex-nihilo pour soutenir l’activité). Que font en effet les banques de cette manne : pas grand-chose sinon racheter des dettes souveraines (c’est pour cette raison que les taux d’intérêt des dettes sont aujourd’hui si bas, voire même négatif, ce qui est un comble !) ou intervenir sur les marchés financiers (c’est pour cela que la Bourse se porte relativement bien au regard de la médiocrité de la situation économique). Il serait dès lors plus efficace sur l’activité réelle que les Etats Européens créent des fonds spéciaux sur le climat auxquels la BCE pourrait effectivement prêter à un taux nul. Encore faut-il que les Etats s’entendent sur ce point, ce qui n’est pas gagné. Et pourtant ils viennent de signe l’accord de Paris (COP21).

Ces deux mesures proposées par Nouvelle Donne sont pertinentes et efficaces dans la lutte contre le chômage et le réchauffement climatique, mais plus difficiles à mettre en œuvre que les premières car il y faudrait  une véritable volonté politique et une dynamique présidentielle ! Un dernier sursaut peut-être ?

Avec un peu de bon sens, bon sang !

FEMERAC

32ème chronique Les cinq propositions de Nouvelle Donne (1)

Pierre Larrouturou, fondateur en 2013 et co-président de Nouvelle-Donne (parti sympathique mais malheureusement méconnu), auteur bien connu pour militer en faveur des 32 heures depuis des lustres, a écrit en octobre dernier un ouvrage provocateur « Non-assistance à peuple en danger » (Fayard, octobre 2015) où il reproche au président actuel son immobilisme qui conduit à continuer d’augmenter le chômage, lequel ferait, selon Pierre Meneton, chercheur à l’INSERM, entre 10 000 et 20 000 morts par an, d’où le titre du livre.

Pour arrêter cette hémorragie, Larrouturou et Nouvelle Donne proposent cinq mesures pertinentes qui pourraient être facilement et rapidement  mises en œuvre. Les trois premières visent surtout à améliorer le fonctionnement de l’économie et à éviter les pertes d’emplois.

  • Généraliser le chômage partiel : c’est une mesure déjà préconisée en son temps par Arnaud Montebourg, qui n’a pas pu la mettre en œuvre (pourquoi ?) et qui consiste, dans les entreprises en difficulté, à maintenir les salariés dans l’entreprise et à diminuer leur temps de travail et leur salaire, leur revenu étant compensé jusqu’à 95 % par une aide de l’Etat. Ce système, beaucoup moins coûteux que le chômage, a été mis en œuvre au Canada et en Allemagne après la crise de 2008 et a largement fait ses preuves car la chute d’activité, qui a été deux plus brutale en Allemagne qu’en France entre 2009 et 2011  (-4,6 % contre -2,3% car l’économie allemande est plus sensible à la baisse des exportations), s’est traduite par une hausse du chômage presque trois fois moindre (+ 220 000 contre + 600 000) !
  • Séparer les banques de dépôt des banques d’affaire : cette mesure, préconisée par tous les observateurs (sauf les banques !!) après la crise de 2008 permettrait de retrouver le système ayant fonctionné de façon saine aux Etats-Unis depuis le vote du Glass-Seagal Act en 1933 (voté sous Roosevelt en trois mois !) ; cet Act a été largement contourné par les banques dans les années 1970 et abrogé en 1999 par Clinton. Cette mesure empêche les banques de spéculer sur les marchés financiers avec l’argent des dépôts des particuliers et des entreprises, interdisant du coup de mettre en danger les dépôts (ce qui est arrivé en 2008), rendant ainsi les banques (et leurs actionnaires) responsables et obligeant de fait les banques de dépôt (très frileuses !) à réorienter leurs prêts vers l’industrie et l’économie réelle. La loi de 2013 en France sur la régulation et la séparation des activités bancaires ne règle qu’en très petite partie ce problème. Bravo le lobby bancaire !
  • Protéger et renforcer les PME : la grande mortalité des petites entreprises est liée en partie à des problèmes de trésorerie. Seules 36 % des entreprises voient leurs factures payées à l’heure (deux fois moins qu’en Allemagne), souvent du fait des grandes entreprises vis-à-vis de leurs sous-traitants et ceci sans beaucoup de problèmes juridiques. La Caisse des dépôts pourrait au bout du délai légal de paiement (deux mois), reprendre à son compte la créance impayée, payer et engager les procédures de recouvrement. De même une souplesse accrue dans les délais de paiement des charges sociales irait dans le même sens. Enfin, pour favoriser les PME, un tiers des commandes publiques pourraient leur être réservées (comme c’est le cas aux USA, Small Business Act de 1953).

On se demande vraiment pourquoi ces trois mesures simples,  de bon sens et bien connues du président et de son gouvernement, qui disent vouloir faire baisser le chômage, n’ont pas été mises en œuvre.  Les voies du président sont impénétrables !

(à suivre)

Avec un peu de bon sens, bon sang !

FEMERAC

31ème chronique Vérités et mensonges sur le revenu universel

Le très libéral chroniqueur du Monde, Arnaud Leparmentier, rejette aux oubliettes (Le Monde du 30 mars 2016) le revenu universel conséquent (1000 euros par mois) parce que trop, trop cher, « les revenus étant taxés à plus de 90 % pour financer cette allocation. Bon retour en URSS » (sic !).

Ce monsieur a tort et devrait éviter de caricaturer. Notre 18ème chronique avait déjà mais succinctement décrit l’intérêt et le mode de financement de ce revenu universel. Il nous faut donc être plus précis.

Rappelons qu’un Revenu Universel (RU) de 1000 euros par mois pour tout adulte et 500 euros par mois pour tout enfant de moins de 15 ans, coûterait environ 600 milliards d’euros. Ce chiffre peut paraitre gigantesque : c’est 30 % du PIB et environ 38 % du Revenu Primaire Brut des Ménages c’est-à-dire de l’ensemble des revenus que touchent les ménages avant impôt et toute forme de redistribution. Cela signifie que l’existence de ce revenu oblige à reconcevoir tout le système d’imposition et de redistribution. Mais en simplifiant tout !

D’abord, je le rappelle, en supprimant toutes les prestations sociales autres que celles qui touchent la santé, la retraite ou le chômage, qui sont financés de façon spécifique, et toutes les niches fiscales (1) y compris familiales, on réalise déjà une économie d’environ 160 milliards d’euros.

Ensuite car le RU donné à chacun signifie par exemple qu’une famille avec un couple et deux enfants toucheraient 3000 euros par mois soit 36 000 euros par an. Or un tel revenu fiscal de référence la placerait au regard des impôts d’aujourd’hui dans la catégorie imposée à un taux marginal de 30 %. Il est donc légitime de considérer que le premier euro gagné par cette famille en travaillant soit imposé à 30 %. On peut dès lors aisément mettre en œuvre sans problème des taux marginaux d’imposition beaucoup plus élevés que ceux d’aujourd’hui (de 30 à 70 % pour les revenus supérieurs à 150000 euros) qui s’appliqueront à l’ensembles des ménages (alors que plus de 50% des français ne payeront pas d’impôts sur le revenu (IRPP) en 2016) et calculer qu’il est possible de faire monter le montant de l’impôt ridiculement bas aujourd’hui (entre 65 et 70 milliards d’euros, soit moitié moins que la TVA) à des montants dépassant 400 milliards d’euros (2) CQFD.

Notons au passage que la moitié des français exemptés aujourd’hui de l’IRPP ne payent pas d’impôts locaux. Chacun payera désormais sa contribution à la vie locale au grand bénéfice des finances locales.

Le nouveau système d’imposition avec des taux marginaux élevés peut être une forte incitation à la fraude fiscale. Il sera d’autant plus facile à mettre en œuvre que les impôts seront prélevés à la source (ce qui devient simple car il n’y plus de niches fiscales et donc plus de rectificatifs ex-post). Mais on n’échappera pas un renforcement des contrôles fiscaux (aléatoires) et à une progressivité des sanctions en cas de fraude.

Le problème de la désincitation au travail, souvent évoqué à l’encontre du RU, est un faux problème. Le RU n’est pas la panacée : il est calculé au niveau de 60% du revenu médian français comme la définition du seuil de pauvreté retenue par les organismes de statistiques européens ; il permet seulement de survivre. Dès lors chacun a intérêt à compléter ce minimum par un revenu lui permettant de satisfaire ses besoins essentiels, mais sans le stress du quotidien.  Le RU permet seulement d’éradiquer la pauvreté, ce qui est déjà énorme. Et ce n’est pas accessoire, de diminuer la morbidité liée au bouclage des fins de mois.

Avec un peu de bon sens, bon sang ! Pour vivre mieux !

FEMERAC

(1) La suppression des niches fiscales qui n’est possible (supportable) que parce qu’on compense tout ou partie par le RU incite à mieux définir et à rendre plus efficaces les systèmes d’incitation publique. Et notamment, même si c’est interdit en comptabilité publique, mais rien n’interdit d’être intelligent, de faire financer une mesure donnée par un impôt spécifique : les économies d’énergies par une taxe carbone par exemple.

(2) Tous les chiffres sont issus de calculs personnels sur la base des données de l’INSEE et de la DG Finances. Ils sont approximatifs car les chiffres publics ne permettent pas des calculs précis quand on fait une refonte de l’impôt. Mais leur approximation n’empêche pas que les ordres de grandeur soient justes.

30ème chronique Vanité de la lutte contre le terrorisme

Les attentats contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts), dans Paris le 13 novembre (130 morts), à Bruxelles le 22 mars dernier (28 morts) ont frappé l’opinion publique, distillant la peur dans les ménages et le refus d’une partie des touristes étrangers de venir désormais séjourner en France.

Pour autant faut-il déployer des milliers de policiers armés de mitraillettes dans tous les lieux publics et dépenser des centaines de millions d’euros dans l’état d’urgence ? Mobiliser des dizaines d’agents pour filtrer au compte-goutte les participants à la messe de Pâques à Notre-Dame de Paris comme on a pu le constater de visu, alors que les cloches appelaient à toute volée les parisiens à se rassembler ? On peut en douter. Ces déploiements de force n’ont d’autre objet que de rassurer. Car quelle efficacité pour un tel dispositif policier contre des terroristes déterminés, lourdement armés, lobotomisés et suicidaires. Quasiment aucune ! Comment empêcher de tels bandits d’accomplir leurs sanguinaires méfaits une fois qu’on les a laissés s’organiser. Quasiment rien ! Car si ces attentats sont odieux et horribles, ce sont avant tout parce qu’ils constituent des événements rares : on ne peut pas les traiter avec des déploiements massifs. On ne chasse pas le moustique à coups de canon. Un peu comme si on mettait un car de CRS à chaque carrefour parce que le nombre de morts sur les routes était de 3400 par an (chiffre 2015). Or ce chiffre relativement important en absolu ne représente que quelques morts par milliard de kilomètres parcourus en France. Fort heureusement, mourir sur la route est un événement rare. Et mourir dans un attentat un événement encore plus rare.

Le seul travail efficace pour lutter contre le terrorisme se situe en amont : coordination des polices en France, en Europe et dans le monde dans le repérage et le suivi de réseaux clandestins, infiltration, démantèlement, … On est loin du compte, et Hillary Clinton a raison de se moquer de l’absence de coordination des polices en Europe : “Aujourd’hui, de nombreux pays européens ne s’alertent pas entre eux quand ils arrêtent un suspect djihadiste à leur frontière, ou quand un passeport est volé”, (FranceTVinfo le 23/03/16).

C’est un travail de fourmi et discret, un travail traditionnel de lutte contre des bandes organisées mafieuses ou de grand banditisme. C’est à ce travail qu’il faut consacrer l’essentiel des moyens financiers. Sa réussite réduira le risque d’attentat ; il ne le supprimera pas. Il faut vivre désormais sans crainte avec l’idée qu’il y aura de tels attentats peut-être demain, peut-être dans sa ville ou son quartier, comme on sait qu’il peut y avoir une explosion de gaz, un accident d’autobus ou qu’un pot de fleurs peut nous tomber sur le nez.

D’ailleurs qui nous prouve aujourd’hui qu’un policier ou un gendarme doté d’une arme de combat ne soit pas un infiltré dangereux qui s’amusera un jour à tirer dans la foule. Car les djihadistes ont su montrer combien, avant leurs folies, ils savaient se fondre dans l’anonymat et avoir un comportement tout à fait normal. Faut-il dès lors mettre un policier derrière chaque policier, … Événement rare vous dis-je !

Certes, travailler efficacement en amont des attentats, n’est pas spectaculaire. L’attentat avorté est rarement médiatisé.   Et quand l’attentat survient, la critique fuse. Les métiers de policier et de ministre de l’intérieur consistent à protéger les français, ils sont par nature ingrats. On ne parle pas dans les médias du travail bien fait. Peu importe !

Avec un peu de bon sens, bon sang !

FEMERAC

29 ème chronique Loi El Khomry – chant désespéré

On sait avec Musset que les chants désespérés sont les chants les plus beaux. La loi El Khomry en est un, qui risque de se transformer en pur sanglot sans pour autant devenir immortel.

François Hollande joue en effet son va-tout : après avoir distribué des dizaines de milliards aux entreprises sans contrepartie contractualisée avec le CICE, après avoir multiplié les emplois jeunes et les formations, il joue ce qu’il estime être sa dernière carte pour tenter de réduire le chômage en l’absence de reprise franche de la croissance économique : la libéralisation du marché du travail. La vieille idée qui veut que l’entrepreneur qui a aujourd’hui peur d’embaucher des salariés qui vont lui rester sur les bras et lui coûter trop cher à licencier en cas de renversement de conjoncture serait enclin à davantage embaucher s’il peut facilement licencier.

Or cette assertion est en général fausse. Même si elle vient d’être soutenue par d’éminents économistes (cf Le Monde du samedi 5 mars) emmenés par le très éminent et très libéral Prix Nobel Jean Tirole. Lesquels affirment que les mesures annoncées permettraient de stimuler l’embauche des jeunes qui sont aujourd’hui les laissés pour compte de l’économie. Et de citer l’Espagne qui ayant pris des mesures du même type a vu en peu de temps l’embauche de 300 000 jeunes. C’est ou de la mauvaise foi ou de l’incompétence : le taux de chômage était monté si haut en 2008-09 en Espagne et la croissance était si bas (négative !) que la moindre remontée de cette dernière (plus de 3% ces deux dernières années) se traduit mécaniquement par des embauches nouvelles, indépendamment des mesures de droit du travail. Rappelons que le taux de chômage en Espagne était de 26 % début 2013, le plus élevé de l’Union Economique.

Il est quand même étonnant et pour le moins paradoxal d’imaginer que la facilité de licencier va se traduire par un accroissement de l’emploi ! A remplacer plus facilement, peut-être et en partie, des salariés âgés par des salariés plus jeunes et donc moins chers. Et donc finalement encore baisser le coût du travail, mesure qui n’aboutit à rien en termes d’emploi quand la croissance est faible (et elle va le rester) et quand les entreprises ne sont pas performantes en termes de haute valeur ajoutée (cf la lettre de Femerac au président du CNPF), c’est-à-dire capables comme en Allemagne de vendre cher des biens très demandés où elles sont leader. Ce qui suppose d’ailleurs dans c cas et dans une logique inversée positive qu’on ait envie de garder les compétences plutôt que de les voir s’enfuir.

Aux Etats-Unis où on peut se faire licencier dans la journée sans justification (bonjour l’ambiance !) et en contrepartie s’en aller sans préavis , le marché du travail est certes plus fluide mais le niveau de l’emploi qui fluctue beaucoup est fondamentalement tiré par le niveau d’activité qui est lui-même tiré par la fuite en avant de l’endettement croissant.

Rappelons qu’il n’est pas possible de lutter contre les bas salaires des pays de l’Asie du Sud-Est ou de l’Europe de l’Est sauf à détruire l’économie française. Que les industries lourdes et pénalisées par le coût de la main d’œuvre ont quitté la France depuis longtemps. Et donc que toutes les mesures visant à diminuer le coût du travail ou à niveler la protection des travailleurs par le bas sont vouées à l’échec sur l’autel de l’emploi.

Il n’y a que le partage par la réduction du temps de travail (cf chronique 19). Avec un peu de bon sens, bon sang !

*

Dans le registre de la gestion publique locale, il faut absolument lire l’ouvrage de Philippe PUJOL « La fabrique du monstre » (Les Arènes janvier 2016) pour comprendre le fonctionnement de l’économie parallèle de la drogue à Marseille dans les quartiers les plus pauvres d’Europe et de la violence associée, les raisons pour lesquelles le corse Jean-Noël Guérini, appelé dans sa jeunesse « le crétin du Panier » tant étaient élevées ses aptitudes et sa culture, est resté 17 ans président du Conseil Général le plus riche de France et comprendre enfin pourquoi la ville de Marseille, pourtant sous perfusion de l’Etat, est devenue la ville la plus endettée et une des plus mal gérées de France. Edifiant !

*

Les associations qui se sont pourvues en justice contre les rejets des boues rouges désormais transparentes (cf chronique 27) ont été déboutées par la justice. La pollution peut continuer de s’accumuler au large des Calanques ! Lamentable.

 

FEMERAC

28 ème chronique Selon que vous serez puissant ou misérable…

Plus de 38 000 comptes français auraient été ouverts auprès de la Banque Suisse UBS au cours des dernières années. Cet argent a été exporté pour éviter l’impôt. La cellule dite de « dégrisement » (sic !) a permis (Cf Le Monde du 19 février 2016) la régularisation de plus de 4 200 clients pour plus de 3 milliards d’euros d’avoirs. C’est-à-dire pour des sommes par compte avoisinant le million d’euros.

Bien sûr ces clients dégrisés, car sans doute enivrés par la folie de l’argent, ont payés de fortes pénalités en contrepartie de leur repentance. L’Etat a ainsi créé, pour être sûr de revoir une partie de cet argent caché, le concept de « Fraudeurs Anonymes » et un endroit secret à Bercy où ces français penauds viennent s’excuser (pas publiquement il ne faut pas exagérer !) et jurer qu’ils ne frauderont plus. Et puis si, en manque, ils retombent de nouveau un jour dans ce travers, et si jamais ils sont de nouveau pris en faute, ils referont une nouvelle séance d’autoflagellation et rentreront tranquillement chez eux. De peines de prison, que nenni !

Le ministre Jérôme Cahuzac, trois ans après avoir été pris la main dans le sac pour avoir lui aussi ouvert clandestinement un compte chez UBS de 600 000 euros, avoir menti officiellement sur son patrimoine déclaré et publiquement à l’Assemblée Nationale et devant les télévisions, avoir essayé de cacher son affaire en transitant les sommes en question par la banque Reyl puis à Singapour sur un compte au nom d’une société panaméenne puis sur un compte enregistré aux Seychelles, est toujours bien au chaud chez lui et exercerait même des activités lucratives dans l’immobilier. Bien sûr il est enfin convoqué devant le Tribunal Correctionnel et risque une …réprimande(?). Mais avant même d’avoir commencé le procès est reporté de six mois pour une question de Droit Constitutionnel. Une peine de prison, que nenni !

Au tribunal correctionnel de Bordeaux (Cf Sud-Ouest du 15, juin 2015) plusieurs prévenus ont été condamnés à 3 ou 4 ans de prison ferme et immédiatement incarcérés pour le vol de 3 800 bouteilles de grands vins qui aurait procuré à la dizaine de voleurs et de receleurs un bénéfice de l’ordre de 350 000 euros. Bien sûr ce n’est pas bien de voler des grandes bouteilles de Bordeaux et il est juste que ces individus louches soient punis.

Des roms qui avaient bloqué l’autoroute A1 après avoir mis le feu à des pneus et ordures ont été condamnés à  un an et demi de prison ferme et 400 000 euros d’amende à verser à la société d’autoroute. Bien sûr ce n’est pas bien de dégrader les routes de France et une sanction exemplaire était nécessaire. Mais les bonnets rouges qui ont détruits les portiques destinés au paiement d’une taxe écologique pertinente, les agriculteurs, les taxis, les Uber… ont-ils été poursuivis ?

Tous ces décalages à la Jean Valjean sont de nature à irriter, à inciter à la tricherie et à pousser les esprits faibles vers la droite extrême. Il n’est pourtant pas très difficile de faire en sorte que le droit et la justice s’exercent avec la même nécessaire sévérité pour tout citoyen et que des signes forts soient donnés.

Avec un peu de bon sens, bon sang !

FEMERAC

27 ème chronique Risques sanitaires et chantage à l’Emploi

Un millier de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Marseille le 30 janvier dernier pour protester contre le déversement des boues rouges de l’usine d’aluminium Alteo de Gardanne dans la Méditerranée entre Fos et Toulon devant le parc national des Calanques. Cette pollution dure depuis 1966 ; elle devait s’arrêter en décembre 2015 (50 ans après !) mais continue sous une forme liquide transparente certes atténuée mais extrêmement toxique et dangereuse : arsenic, uranium 238, thorium 232, mercure, cadmium, titane, soude, plomb, chrome, vanadium, nickel, … continuent de se déverser dans un flot de 270 m3 par heure, plusieurs dizaines de fois au-dessus des normes européennes. Pollution vérifiée par les laboratoires universitaires.

Tout ceci a largement été repris par la presse (voir notamment le Monde Diplomatique de mai 2015, l’excellente chronique d’Audrey Garric dans le Monde du 2 février). Tous les articles sont unanimes pour dénoncer un véritable scandale.

Pour autant rien ne se passe. Dans la manifestation de Marseille à laquelle votre serviteur participait, quelques élus des verts, José Bové …et c’est tout. Un millier de personnes, c’était finalement relativement peu compte-tenu des enjeux. Pourquoi pas les élus du PS ou du PR ? Les syndicats ?…

Parce que des emplois sont en jeu : 400 sur le site et un millier de sous-traitants. Alors silence, …

 

Pourtant des solutions techniques de traitement de l’ensemble des déchets existent mais ils nécessiteraient un investissement de plusieurs millions d’euros, que les propriétaires, le fond de placement américain HIG Capital (qui a racheté le site à Rio Tinto en 2012, qui l’avait lui-même racheté à Alcan en 2008, lequel l’avait racheté à Péchiney en 2003), refuse de faire. Rentabilité oblige. Alors silence, …

 

C’est le Conseil supérieur de prévention des risques technologiques (CSPRT), réuni à partir du 22 décembre, qui a donné un avis favorable au renouvellement de l’autorisation du rejet de ces effluents dnas la mer.  Le gouvernement n’y serait pour rien. Pourtant la pancarte de la manifestation qui disait « Manuelito, on va te couper les oreilles et la queue ! », n’avait sans doute pas tort. Personne n’en est dupe. L’encart Royal-Valls dans l’Obs du 4 février attribue bien la responsabilité de ce prolongement de rejet au premier ministre qui a, semble-t-il, cédé au chantage à l’emploi de l’investisseur américain. Alors silence, …

 Au lendemain de la COP21, qui fut il faut le reconnaitre un succès pour la diplomatie française et sans doute aussi pour l’écologie par la prise de conscience mondiale des problèmes de réchauffement climatique qui s’y est manifestée, la volonté de continuer à polluer et à altérer la santé des populations pour quelques centaines d’emplois est dramatique.

Bien sûr on ne peut pas parler à la légère des pertes potentielles d’emplois, mais quand on sait que l’investissement pour dépolluer le site de Gardanne permet de recycler et donc de valoriser les déchets, on est face au redoutable défi politique de mettre les industriels en face de leurs responsabilités collectives. Et si ces derniers s’avèrent incapables d’y faire face, ce qui est probable, de leur substituer des repreneurs alternatifs (si le propriétaire est prêt  à fermer l’usine c’est que sa valeur est nulle pour lui !) au risque de perdre des emplois à court terme pour améliorer le bien-être collectif et gagner des emplois demain dans des investissements permettant de construire la nouvelle industrie dont les Etats ont désormais besoin pour faire face aux défis écologiques. C’est à l’aune de ce type d’arbitrage qu’on mesure le vrai courage politique et que peut s’exprimer une vraie vision !

Avec un peu de bon sens, bon sang !

 

FEMERAC

 

26 ème chronique Lettre ouverte au président du MEDEF

« Monsieur le président,

J’ai récemment appris par la presse que vous demandiez au gouvernement de développer un plan d’urgence contre le chômage en déployant des mesures de même importance que celles déployées contre le terrorisme (cf par exemple Le Point du 8 décembre). Je ne saurai que vous féliciter d’une telle initiative.

Mais si vous êtes sans doute, monsieur le président, un grand capitaine d’industrie, il me semble à vous écouter que votre vision économique est restreinte au seul monde de l’entreprise et à la recherche de sa seule rentabilité. Ce que vous demande sans doute vos adhérents. Pour autant cette seule vision microéconomique vous empêche malheureusement de trouver les vraies solutions contre le chômage. Je me propose modestement de compléter votre vision.

Vous ne pouvez pas ignorer que l’Etat n’a que très peu de marges de manœuvres pour lutter contre le chômage. Le budget de l’Etat est déjà très déficitaire et ses marges de manœuvre sont nulles ; il est même demandé à la France dans le pacte de stabilité européen de réduire davantage ce déficit, ce que le président Hollande, habile tacticien, se garde bien avec raison de faire. Quant à la politique monétaire, la BCE, la Banque Centrale Européenne, qui en est responsable, inonde l’Europe de liquidités qui devraient être utilisées pour doper l’investissement, mais qui ne servent en définitive aux banques qu’à maintenir artificiellement les valeurs boursières.

La réglementation est une autre marge de manœuvre de l’Etat : allègements fiscaux ou de charges sociales entre autres. Le pacte de compétitivité de François Hollande, destiné là aussi à redonner des marges de manœuvres aux entreprises  et qui devrait coûter 40 milliards d’euros n’a sans doute pas porté encore tous ses fruits mais ce n’est pas et ne sera sans doute jamais un franc succès.

Donc , Monsieur le Président, l’Etat peut peu et les solutions de relance de l’activité et de la création d’emplois, notion plus simple à suivre que le niveau du chômage, sont en définitive entre vos mains. Pourquoi ?

Pourquoi en effet alors que les marges financières de vos entreprises adhérentes ont fortement augmenté en 2015 (plus de deux points ce qui n’est pas rien) suite au pacte de compétitivité (et aussi grâce à la baisse du coût des matières premières), l’investissement que tout le monde attend pour relancer la croissance et l’emploi tarde-t-il tant à augmenter ?

J’ai peur, Monsieur le président, que la réponse à cette question soit si simple qu’elle soit connue même dans les bistrots parisiens où vous pourriez de temps à autre aller boire un petit ballon : les salaires sont insuffisants. Et vos patrons l’ont bien compris : pourquoi investiraient-il si personne n’achète les produits qu’ils fabriquent faute de moyens ? Ils préfèrent alors jouer au Monopoly en achetant des concurrents, distribuer des dividendes ou investir en bourse : voilà pourquoi Madame la Marquise votre fille a tant de bijoux.

Même Monsieur Ford dans les années 20 du siècle dernier avait compris qu’il fallait bien payer ses ouvriers pour qu’ils puissent acheter les automobiles qu’il produisait désormais en série.

Et ne me dites pas, tel un refrain surrané, qu’une hausse des salaires nuirait de façon drastique à la compétitivité de vos entreprises. Puisque de ces marges vos adhérents ne font rien, autant susciter une augmentation de la consommation des ménages. Les entreprises en réelle compétition internationale sur la base des prix ont toutes déjà été délocalisées dans les pays à bas coûts ; comment lutter de toute façon contre des entreprises, y compris au sein de l’Union Européenne, qui ont un coût salarial 3 ou 4 fois inférieur. C’est sans doute là le plus important : la compétitivité prix n’est qu’un aspect du problème : il faut produire des biens de haute valeur ajoutée utilisant la haute technicité des salariés français.

J’aime donc à penser que votre organisation ne sert pas seulement à défendre les intérêts à court terme des entreprises adhérentes dans les commissions et les négociations sociales. J’aime à imaginer qu’elle crée les conditions d’émergence et de développement de start-up, qu’elle sait encourager l’innovation, qu’elle suscite les hausses de R&D, qu’elle développe avec l’Université et les Grandes Ecoles des contrats de formation et de recherche …

J’aime aussi à penser que pour dynamiser la créativité et la motivation au sein des personnels, vous réfléchissez à la mise en œuvre d’une entreprise qui donnerait la parole aux salariés et une participation plus active aux décisions et aux résultats (l’entreprise équitable, voir la 21ème chronique de Femerac).

Je me surprends soudain à rêver d’un monde d’entreprises à de hauts salaires, avec de la créativité et de l’innovation encouragée et relayée, à de la productivité par la motivation et l’envie. Et un faible niveau de chômage.

Monsieur le président voulez-vous partager mon rêve ?

Avec un peu de bon sens, bon sang !

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon plus profond respect. »

 

FEMERAC

25ème chronique Vive les impôts

Les petits finlandais apprennent à l’école les vertus et l’utilité de l’impôt comme un acte civique majeur. Le petit français retient des discussions de famille que les impôts sont trop lourds voire qu’il faut s’efforcer d’en payer le moins possible. Car le français n’aime pas l’impôt. Sans doute, par atavisme, par le souvenir douloureux et rémanent des multiples impôts de l’ancien régime payés par les seuls roturiers dont les plus connus sont la taille (impôt sur le train de vie), la gabelle (impôt sur le sel) ou la dîme (impôt pour le clergé) !

Mais les mêmes français sont les premiers à se plaindre de l’état des routes, du délabrement des écoles (gratuites), du mauvais fonctionnement des transports collectifs, de l’insuffisance des manifestations culturelles ou de l’absence d’un policier derrière tout terroriste supposé. L’impôt est utile et indispensable au fonctionnement de la vie collective et le français a tort de véhiculer à son sujet un discours négatif. Il y a dans ce domaine un retard pédagogique flagrant.

Pour autant il ne faut pas que l’impôt puisse être l’objet de critiques flagrantes. Il doit être juste et utilisé de façon efficiente.

Pour que l’impôt soit perçu comme juste, il faut a minima qu’il soit payé par le plus grand nombre car le paiement de l’impôt est un acte civique contributif à la vie collective. Or en France plus de la moitié des ménages ne paye pas d’impôts sur le revenu (et donc pas d’impôts locaux). Outre le caractère démagogique de cette situation, il est contreproductif car l’impôt qui n’est pas perçu n’est qu’en partie reporté sur les plus riches (qui se sentent pourtant frustrés) mais en grande partie sur la TVA qui est un impôt non progressif.

Par ailleurs, comme l’a bien montré Piketty, la multiplicité des niches fiscales rend l’impôt sur le revenu complexe, perçu comme injuste et peu rentable. Mais la solution n’est pas, comme il le préconise, dans la généralisation de la CSG qui est une taxe proportionnelle, mais dans la création du revenu universel (cf 18ème chronique d’Août 2015) ? Celui-ci permet en effet de supprimer toutes les aides sociales (et donc tous les effets de seuil) et de faire payer l’impôt sur le revenu dès le premier euro en supprimant toutes les niches fiscales (y compris familiales) qui n’ont plus de raison d’être. Le revenu universel éradique la pauvreté et rend tous les ménages citoyens à part entière car contributifs(1).

Un renforcement sévère des contrôles doit pouvoir montrer au public que personne n’échappe à l’impôt et que les tricheurs sont sévèrement punis. L’estimation du montant des fraudes est aujourd’hui insupportable.

Enfin il faut pouvoir montrer que tous les revenus sont convenablement imposés, d’où la nécessité de la Taxe sur les Transactions Financières, la suppression des dérogations au paiement de l’impôt sur les sociétés, mais aussi (et c’est moins populaire) l’imposition des plus-value sur les résidences principales (qui contribuerait de plus à limiter les hausses de prix dans l’immobilier),…

L’argent récolté par l’impôt doit être perçu comme efficient (c’est-à-dire – Larousse – qui aboutit au résultat (efficace) avec le minimum de moyens). Ceci renvoie à la bonne gestion de l’Etat et des collectivités locales et à leur contrôle ex-post. Or ce contrôle est insuffisant : est-il bien raisonnable que le nombre d’employés municipaux par habitant fluctue autant entre les villes, que le nombre de voitures de fonction soit aussi élevé dans les grandes communes, que des pratiques comme le parti-fini pour les éboueurs de Marseille soit maintenues (faisant de cette ville la plus sale de France même si les habitants y contribuent par leur incivilité), que la superposition des structures (communes, communautés urbaines, départements, régions) ne soit pas enfin simplifiée (l’argument de la proximité étant résolu par la création de centres de services publics dans les centres commerciaux par exemple),… ? Il est temps de mettre en place des évaluations comparatives des services publics à destination des citoyens (bien au delà des simples rapports plus ou moins confidentiels des Cours des Comptes) qui leur montre simplement ce qui a vraiment été fait de leur argent.

Il faut réconcilier le français avec l’impôt.

UN PEU DE BON SENS, BON SANG !

(1) Il permet aussi de diminuer un peu les charges des entreprises (les 5,25 % consacrés aux allocations familiales). C’est sans doute pour cette raison que le député LR Frédéric Lefebvre s’en fait le chantre. Tant mieux. Mais je propose d’augmenter en contrepartie l’impôt sur les sociétés !

 

FEMERAC

24ème chronique Les loups ont envahi la France

Tu peux pleurer, belle Marianne, les loups ont envahi la France.

On le craignait, on n’osait pas vraiment y croire mais c’est arrivé : les esprits faibles ont porté les forces brunes en tête des votes lors des élections régionales de dimanche dernier.

Comme le parti national socialiste des travailleurs allemands avait obtenu 37,2 % des voix aux élections de juillet 1932. Les nazis promettaient de restaurer les valeurs culturelles et de remettre le peuple allemand au travail. Le 30 janvier 1933, Hitler était nommé chancelier. On connait la suite.

Ce n’est pas la même chose ? Bien sûr que si. La subtilité de l’analyse n’est plus de mise. Le risque est non négligeable de voir Marine le Pen gagner la présidentielle de 2017 et de voir la France terre d’asile appliquer un programme au mieux imbécile et sans doute dangereux. Son entreprise factice de dédiabolisation a bien fonctionné.

Bien sûr tout le monde est responsable. Beaucoup de raisons politiques, sociales, médiatiques (oh oui la responsabilité des médias) et même psychologiques ou encore la peur des terroristes lobotomisés peuvent être mises en avant. Mais peut-on alors expliquer pourquoi, avec quasiment les mêmes causes, les votants n’ont pas réagi de la même façon en Bretagne et dans le Sud-Ouest ou même dans la région parisienne qu’en PACA et dans le Nord. Au risque de le répéter (cf notamment la 1ère chronique de mars 2015), les votants du FN ont le même droit de vote que tous les autres et sont donc, par principe démocratique, totalement responsables de leurs actes : ce sont donc des fascistes en puissance. Il faut refuser d’avoir cette attitude démagogique : à la fois diaboliser le FN et comprendre (voire excuser) ses électeurs : le FN n’existe que parce que des gens votent pour lui.

L’heure est grave surtout lorsqu’un jeune sur trois de 18 à 35 ans a voté FN.

Faut-il alors restaurer le vote proportionnel pour éviter que les forces brunes ne puissent accéder au pouvoir ? Et notamment éviter à Nicolas Sarkozy, l’homme sans idées et désormais sans valeurs, de se ridiculiser en préférant gagner une ou deux régions plutôt que d’empêcher la victoire du FN. Peut-être. Mais ce système a l’inconvénient majeur, l’histoire l’a montré, de favoriser l’immobilisme et les magouilles politiques. De plus ceci ne règle aucun problème de fond.

La 22ème chronique précise ce qu’il faut faire pour retrouver le chemin de la confiance populaire : notamment vaincre la pauvreté et réduire les inégalités. Les finlandais sont en train de mettre en œuvre un revenu universel à 800 euros (cf l’express du 7-12). Ce peuple dont les enfants sont premiers mondiaux aux tests PISA (niveau de connaissance des élèves) sont décidemment futés.

Le programme de Femerac tient donc la route. Il peut éradiquer les forces brunes.

Alors vraiment, Femerac président ? Qui d’autre ? Il faut juste trouver 500 000 euros et 500 signatures. On y pense.

UN PEU DE BON SENS, BON SANG !

FEMERAC